Le pouvoir des contes comme initiation à la nature et à l'environnement - T. & B. Charnay

Conférence
Auditorium du Palais des Beaux-Arts, Lille

Bochra et Thierry Charnay sont enseignants chercheurs à l’Université de Lille, spécialistes des ethnotextes, de leur évolution ainsi que de la littérature de jeunesse.
Thierry Charnay a obtenu son doctorat à l’EHESS de Paris. Il est spécialiste de la sémiotique nar-rative et discursive et de l’analyse de l’image. Il s’intéresse au conte et à la chanson folklorique dont il étudie le sens, les valeurs, les schémas narratifs, la temporalité etc. selon une approche anthropologique.  
Bochra Charnay est ancienne élève de l’ENS de Tunis titulaire d’un doctorat ès Lettres. Elle étudie le conte selon une approche interculturelle et comparative. Elle en analyse les variations struc-turelles et sémantiques ainsi que les transpositions dans les nouveaux médias (cinéma, BD, jeux vidéo) et dans la littérature de jeunesse. Elle s’intéresse aussi aux littératures francophones et au transfert du conte vers d’autres cultures.


Les contes, outre leur fonction de divertissement, sont le reflet des préoccu-pations d’une société à un moment donné ainsi que des idéologies qui la traversent. Ils ont ainsi un pouvoir initiatique fondamental et souvent impli-cite, symbolique, vis à vis des enfants, leur proposant des parcours de vie féminins et masculins, et définissant leurs rapports au monde. Notamment, les contes exposent les relations possibles de l’humain à la nature et à l’en-vironnement, non de façon manichéiste comme on le croit trop souvent en présentant la nature comme irrémédiablement mauvaise, mais avec plus de nuances. En effet, même chez Perrault, qui pourtant écrit des récits où la part initiatique est réduite, le Petit Poucet rencontre l’ogre dans la forêt ce qui lui permet, en volant ses biens, de sauver sa famille de la famine et d’obtenir un meilleur statut social. Même la Blanche-Neige des Grimm, qui pourtant est livrée aux bêtes sauvages, perdue dans la forêt, y rencontre les nains sauveurs puis le prince amoureux. Dans tel autre conte tunisien, tradi-tionnel celui-là, « Mohammed le fils du sultan », le héros aveuglé obtient le remède magique (eau, plante, feuille, etc.) qui le guérira grâce à un animal.
Il s’agira, dans cette conférence, d’explorer le statut initiatique et ambigu de la nature dans les contes, maléfique et bénéfique, parfois les deux en-semble.


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